Texte à paraître dans la brochure de valorisation du Collège des Humanités de l'EPFL
Le processus de décision qui conduit les étudiants à choisir tel ou tel cours à option, au terme des deux semaines qui précèdent l’inscription définitive, est loin d’être aussi anecdotique qu’il n’y paraît. En effet, de tels libres choix ont souvent une influence décisive sur l’orientation future d’une carrière.
Un sérieux instrument statistique à l’appui, les six auteurs de l’étude ont interpellé leurs camarades sur la perception de leurs propres compétences face au cours envisagé, l’intérêt suscité, l’utilité estimée, les qualités du professeur, la difficulté du cours, le degré d’autonomie et les liens sociaux entretenus entre étudiants. 62 personnes, soit 43 hommes et 19 femmes, ont répondu. Cette enquête devrait éclairer les processus de décision mais aussi offrir aux enseignants un outil de réflexion sur les moyens à leur disposition pour stimuler la motivation intrinsèque des étudiants, sans laquelle il n’y a pas d’apprentissage optimal.
La première bonne nouvelle qui se dégage des résultats obtenus repose sur le fait que les étudiants opèrent majoritairement des choix qui épousent au mieux leur plaisir et leur intérêt. Les chiffres sont éloquents : la volonté de maîtriser un nouveau domaine qui séduit, donc de relever un nouveau défi, passe nettement avant des objectifs de performance liés à des critères de type utilitaire.
Mais l’un des points les plus intéressants que l’étude met au jour concerne les étudiants dits « faiblement auto-efficaces », c’est-à-dire ceux qui doutent de leur capacité à maîtriser une branche. Face à ce « public réticent », les professeurs sont capables de renverser la vapeur et de convaincre durant ces deux semaines cruciales, mais à trois conditions : qu’ils clarifient les buts du cours, favorisent le comportement autonome de leurs étudiants et privilégient l’écoute de leurs besoins personnels. C’est effectivement autour de ces trois axes que s’articule l’auto-détermination des étudiants, caractérisée par le goût du risque, une ouverture plus grande à l’apprentissage, et donc une motivation plus élevée.
Tiré de : L’influence des deux premières semaines de cours, avant l’inscription définitive, sur la motivation autonome des étudiants à choisir un cours et le rôle de l’auto-efficacité dans ce choix
Auteurs : Loana Chatelain,Benoît Perroud, étudiant en informatique
Laura Derksen, Sarah Emery, François-Xavier Meuwly, étudiants en mathématiques
Guillaume Schmit, étudiant en microtechnique
Sous la direction de Fabrizio Butera et Régis Scheidegger, faculté des sciences sociales et politiques, Université de Lausanne